Ǿ Matori

Extrait :

Lorsque Virh et Poti rejoignirent leurs amis, il était midi passé. L’air détendu, voire comblé, qu’ils affichaient, contrastait singulièrement avec les mines sombres qui les attendaient.

Gilo tenta de leur expliquer brièvement la raison de leur morosité.

- Il ne se passait rien depuis au moins douze heures, pas d’enlèvement, pas de piqûre, pas de tempête, même pas l’ombre d’un fusil, alors la petite Moui que voici est venue nous sortir de notre torpeur, au cas où le climat d’ici nous ramollisse. D’ailleurs, je vous trouve une allure un peu molle tous les deux. Attention, les jeunes, il faut vous ressaisir ! Bon, aujourd’hui, au programme, nous avons une femme à libérer de prison. Trois fois rien. Éventuellement, si on nous y pousse, on fera sortir aussi quelques réformateurs, histoire qu’ils échappent à un truc à la mode ici qui s’appelle la peine de mort. Vous connaissez ? Non ? Moi non plus je ne connaissais pas. Mérilé a un retard fou sur les trucs à la mode ! Bref, je vois à vos têtes que vous n’y comprenez rien, alors je vais faire simple : une amie à nous risque de se faire tuer parce que des types qu’elle ne connaît même pas ont décidé que c’était comme ça. Il faut empêcher ça, bien sûr. Et c’est à nous de le faire, bien sûr.

- Heu… tu as fini ? le questionna Virh.

- Oui, j’ai fini.

- Bon, alors avant d’aller délivrer ton amie, on peut manger un bout ou pas ? Parce que j’ai une de ces faims !